FONDATRICE


PORTRAIT D’URSULE LEDOCHOWSKA
Fondatrice des Ursulines CJA – 1865-1939


            Que fait donc cette femme si vive, toujours en chemin, par bateau, traîneau, voiture ou train, portant son sac en bandoulière croisé sur une pauvre robe grise de paysanne, aux poches avachies, et coiffée d'un drôle de petit bonnet ?
Elle semble pressée, rien ne parait l'arrêter...

            Il y a tant à faire dans cette Pologne d'après guerre.
Nous sommes en 1920. Tout est à reconstruire: les maisons bien sûr, mais surtout l'espérance à redonner après cent trente années d’inexistence de la Pologne comme pays et 4 ans de guerre dans l'Europe de cette époque.
Agir au niveau social, religieux, spirituel... Innover, inventer, répondre aux nécessités qui se présentent et d'une nouvelle manière. Etre "léger", pour servir.

            Elle court et pourtant ses yeux si bleus, si pénétrants savent s'arrêter sur un visage. Son regard, son visage appellent  par le sourire, par la bonté qui s'y lisent. Elle entraîne … pour aller plus loin, plus haut  : "Tu ne sais pas quoi faire de ta vie? Viens,  tu peux donner ton temps, tes forces, tes compétences.... pour un temps – comme un service « civil » ; ou tu peux donner ta vie même – pour toujours - comme réponse d’amour.  

            De nombreuses jeunes filles se mettent en route avec elle, sur ce chemin ; elle attire, elle séduit. Elle sait aimer. Ces jeunes filles de toutes conditions la suivent et se mettent à leur tour à l'oeuvre, sans chichi, habillés comme elle "de gris" comme le jour le plus banal, le plus monotone, le plus ordinaire. Mais d'où vient leur rayonnement ? De leurs yeux, de leur sourire et de leurs rires, de la joie qui s'exprime, et de leurs cœurs ouverts.

            Née en Autriche, d'un père polonais et d'une mère suisse allemande, Ursule a déjà vécu à 50 ans, tant de situations contradictoires, traversé tant de pays : Pologne, Russie, Finlande, Suède, Danemark jusqu'à ce retour en Pologne de l'après guerre. Elle a rencontré tant de misère, d'hommes et de femmes expulsés, expatriés - comme elle - sans papiers, sans pays, sans toit ; ne sachant de quoi sera fait le lendemain... Ballottée par les évènements, elle fait confiance. N'est-elle pas convaincue que Dieu la guide et qu’Il « écrit droit avec des lignes courbes » ? Elle se laisse façonnée au gré des circonstances douloureuses, souvent imprévisibles. Elle veut agir, Ursule, mais par Celui qui l'habite et qu'elle a appris à connaître depuis son enfance, dans une famille aimante et aimée.
Apprendre à aimer avec Lui, tous ceux que l'on rencontre; voilà son programme.

Aujourd’hui la Congrégation fondée par Ursule en 1920, compte environ 800 membres dans 14 pays et 4 continents. Depuis 9 ans dans la paroisse du Sacré Cœur nous habitons 15 rue David. Marie-Thé Marie-Angèle et Mireille, Ucja





UNE FEMME SANS FRONTIÈRE 
(1865 – 1939)

Cette femme c’est Julie, Mère Ursule de Jésus, la Comtesse Ledochowska. Le zèle de la maison de Dieu la dévore et lui fait prendre le train ou le bateau, la carriole ou le traîneau. 32 ans de voyage, Autriche, Pologne, Russie, Finlande, Suède, Danemark, Norvège, France, Italie. Exilée, missionnaire, expulsée, fondatrice, cette petite femme navigue à la boussole de Dieu. Toujours en route, jamais déraciné, enracinée en Dieu.
Née en Autriche, d’un père Polonais, dans une famille de foi profonde. La famille rentre en Pologne alors que Julie a 18 ans et à 21 ans, elle entre au couvent des Ursulines de Cracovie où elle enseigne, éduque, accompagne. Elle ouvre le premier foyer pour les étudiantes.
En 1907 Mère Ursule est envoyée à St. Pétersbourg dans l’école St. Catherine. La persécution se précise et le gouvernement la somme de partir. Elle part en Suède, seule, comme tant d’autres réfugiés.
Missionnaire en exil, Mère Ursule, rappelle ses sœurs de St. Pétersbourg, ouvre une école et un orphelinat au Danemark, donne des conférences pour soutenir la Pologne dévastée. Elle vit à l’écoute de Dieu, des autres, de son temps, et s’adapte. Dieu fait sa route ;
La guerre finie, elle rentre en Pologne avec ses sœurs et une vingtaine d’orphelins.
En 1920 l’Eglise reconnaît cette nouvelle branche d’Ursulines : « Congrégation apostolique, le travail les appelle ici ou là... pour annoncer le Christ, l'amour de son Cœur ». En 1939, alors que Mère Ursule meurt, entourée de 1000 sœurs, sûre du chemin et de ce qui est au bout.
Canonisée à Rome le 18 mai 2003
Aujourd'hui, son œuvre continue.
« Faire connaître la bonté infinie de son Cœur, voilà l’idéal auquel nous devons nous consacrer. » écrit-elle à ses sœurs.